Houellebecq a reçu sa Légion d’Honneur

Michel Houellebecq© Malick MBOW
Michel Houellebecq© Malick MBOW

Pierre Vavasseur|18 avril 2019

Paris, le 18 avril. L’écrivain décoré et sa femme Qianyum Lysis Li. LP/P.V.

L’auteur de «Sérotonine» a reçu sa décoration des mains d’Emmanuel Macron ce jeudi à l’Elysée.

Il est 18h15. Michel Houellebecq et sa femme Qianyum Lysis Li gagnent à pied le portail de l’Elysée et s’y engouffrent. L’écrivain est vêtu d’un blazer bleu et d’un pantalon gris. Lysis, qu’il a épousée en septembre de l’année dernière, une élégante robe longue et droite d’un jaune délicat.

L’auteur de « Sérotonine », son dernier roman paru en janvier et qui se rapprocherait, selon les chiffres fournis par la maison Flammarion, des 500 000 ventes, s’apprête à recevoir la Légion d’Honneur des mains d’Emmanuel Macron. Il a choisi lui-même ses invités qui ne sont pas foule. Il y a son éditrice, Teresa Cremisi, son agent, François Samuelson, Nicolas Sarkozy, qui sera le premier et le seul à repartir en voiture par une porte latérale du bâtiment, le romancier Frédéric Beigbeder, l’académicien Alain Finkielkraut, le journaliste David Pujadas qui file au pas de course, le chanteur Jean-Louis Aubert. La rédaction de l’hebdomadaire Valeurs Actuelles, très à droite et à qui Houellebecq a accordé deux entretiens, est également représentée.

Le président et l’écrivain s’apprécient et se connaissent depuis 2016

De toute évidence, le récipiendaire a recommandé à ses proches de ne rien dévoiler de la cérémonie. Beigbeder, lui-même venu avec son épouse Lara Micheli, se contente pour tout commentaire d’un « c’était très drôle ». L’écrivain et homme de radio Benoît Duteurtre confie que le président de la République, plutôt fan de « La Carte et le territoire » qui obtint le Goncourt en 2010, a fait un discours « assez long » dans lequel il a vanté « le romantisme » dans l’œuvre d’Houellebecq. Teresa Cremisi dessine de l’index une croix devant sa bouche, façon de signifier qu’elle ne dira rien.

Le président et l’écrivain s’apprécient et se connaissent depuis 2016, lorsqu’Emmanuel Macron était encore à Bercy. Ils avaient eu ensemble, un peu comme ce fut le cas avec Jean d’Ormesson, un échange fouillé. Dehors, une cigarette à la main, arborant sa décoration rouge vif à la boutonnière, la star de la littérature française, visiblement contrariée, bougonne face aux questions reçues à la volée, assurant qu’il n’a lui-même pas fait de discours, avant que Lysis, un énorme bouquet de roses claires dans les bras, exaspérée, le conduise fermement par le bras en nous rabrouant.

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