Offre « 50 euros pour vos selles »: l’hôpital parisien débordé

Anonymous - © Malick MBOW
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Par LEXPRESS.fr ,publié le 
Recherche scientifique sur des excréments humains en Belgique (photo d'illustration)

Recherche scientifique sur des excréments humains en Belgique (photo d’illustration)

REUTERS

Un hôpital parisien offrait cette indemnisation pour des dons d’excrément. Le buzz fut tel que la recherche est suspendue.

L’offre était peut-être un peu trop belle. Cinquante euros pour donner ses selles ? Lorsque le Centre de recherche clinique de l’Est-Parisien de l’Hôpital Saint-Antoine a publié une annonce, la popularité a largement dépassé les attentes des chercheurs. A tel point que l’étude a été « suspendue ».

Un buzz colossal

L’étude faisait ainsi cette demande: « Nous cherchons des volontaires sains pour réaliser un (ou plusieurs) don(s) de selles dans le cadre de l’étude Rebalance-UC. Vous êtes âgé(e) de 18 à 49 ans, affilié à un régime de sécurité sociale française et en bonne santé, venez participer à une étude clinique ». Et les donneurs pouvaient bénéficier d’un « dédommagement » de 50 euros, dans le cadre de cette étude sur la transplantation de selles dans une maladie inflammatoire de l’intestin, la rectocolite hémorragique.

L’offre a d’abord été relayée sur des affiches placardées dans l’hôpital, puis relayées sur les réseaux sociaux à partir du 14 novembre, et notamment sur la page de bons plans parisiens « Paris Secret ». Inutile de dire qu’elle s’y est répandue comme une traînée de poudre, avec plus de 5000 partages.

« Une catastrophe »

Mais depuis, « le numéro de téléphone indiqué dans l’appel aux dons est surchargé  », indique la direction de l’établissement. « Nous avons reçu tellement d’appels que nous avons dû couper la ligne », explique au ParisienHarry Sokol, le professeur coordonnant l’étude. « Ce qui s’est passé est une catastrophe. La personne qui a mis l’annonce sur les réseaux sociaux l’a fait sans nous consulter. Maintenant, nous nous voyons contraints d’interrompre transitoirement l’étude car c’est devenu ingérable. »

C’est d’autant plus dommage que, même si l’offre a fait rire sur internet, le sujet est très sérieux. La rectocolite hémorragique est une maladie incurable et la recherche médicale sur le sujet est importante. Mais pourquoi était-il si crucial de chercher de nombreux donneurs?

Car il faut trouver les donneurs viables après « une batterie de tests (prise de sang, examens…) qu’il s’agit de passer. Pour avoir une petite dizaine de donneurs viables, il faut beaucoup de volontaires motivés », détaille le chercheur. Ils ont été un peu trop nombreux…

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