L’Arabie et ses alliés rompent avec le Qatar, accusé de « soutien au terrorisme »

 

 

Salman Al-SAOUD  - © Malick MBOW
Salman Al-SAOUD – © Malick MBOW

Par LEXPRESS.fr avec AFP , publié le 05/06/2017

 

Doha est accusé par quatre pays du Moyen-Orient de « soutien au terrorisme », y compris des formations telles qu’Al-Qaïda, le groupe Etat islamique (EI) et les Frères musulmans.

 

afp.com/STR

Séisme diplomatique au Moyen-Orient: l’Arabie saoudite, l’Egypte, Bahreïn et les Emirats arabes unis ont choisi de mettre un terme à leurs relations diplomatiques avec Doha.

Les quatre annonces sont tombées tour à tour, lundi matin. L’Arabie saoudite, l’Egypte, Bahreïn et les Emirats arabes unis ont annoncé la rupture de leurs relations diplomatiques avec le Qatar, accusé de « soutien au terrorisme », y compris des structures telles qu’Al-Qaïdale groupe Etat islamique (EI) et les Frères musulmans.

Le Qatar a aussi été exclu de la coalition militaire arabe opérant au Yémen sous commandement saoudien. Ce séisme diplomatique est intervenu 15 jours après une visite à Ryad du président américain Donald Trump, qui a demandé aux pays musulmans d’agir de manière décisive contre l’extrémisme religieux.

De « sérieux abus » dénoncés par l’Arabie saoudite

L’agence officielle saoudienne SPA a annoncé que Ryad rompait ses relations diplomatiques et fermait ses frontières avec le Qatar pour « protéger sa sécurité nationale des dangers du terrorisme et de l’extrémisme ».

Un responsable saoudien a précisé que son pays « rompait ses relations diplomatiques et consulaires avec le Qatar, ferme ses frontières terrestres et maritimes ainsi que son espace aérien » avec son voisin du Golfe. « L’Arabie saoudite a pris cette mesure décisive en raison des sérieux abus des autorités de Doha tout au long des dernières années (…) pour inciter à la désobéissance et nuire à sa souveraineté », a-t-il ajouté.

« Le Qatar accueille divers groupes terroristes pour déstabiliser la région, comme la confrérie des Frères musulmans, Daech (acronyme en arabe de l’EI) et Al-Qaïda », a accusé ce responsable saoudien.

L’Egypte ferme ses frontières « aériennes et maritimes »

Egalement via son agence officielle, Bahreïn a justifié sa décision en accusant Doha d' »ébranler la sécurité et la stabilité (de son royaume) et de s’ingérer dans ses affaires » intérieures.

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Au Caire, l’Egypte a également annoncé la rupture de ses relations diplomatiques avec le Qatar qu’elle accuse de soutenir « le terrorisme ». Le gouvernement du Caire a « décidé de mettre fin à ses relations diplomatiques avec l’Etat du Qatar qui insiste à adopter un comportement hostile vis-à-vis de l’Egypte », a indiqué le ministère des Affaires étrangères égyptien. Le communiqué égyptien annonce la fermeture des frontières « aériennes et maritimes » avec le Qatar.

Bahreïn et les Emirats arabes unis ont aussi rompu leurs liens avec le Qatar, que la coalition militaire arabe au Yémen a par ailleurs exclu, également pour son « soutien au terrorisme », citant explicitement dans un communiqué Al-Qaïda et l’EI, bien implantés au Yémen.

Doha dénonce une tentative de « mise sous tutelle »

Ces annonces n’ont pas tardé à faire réagir Doha. Ces mesures sont « injustifiées » et « sans fondement », a réagi le ministère des Affaires étrangères du Qatar dans un communiqué. Elles ont été prises « en coordination avec l’Egypte » et ont un « objectif clair: placer l’Etat (du Qatar) sous tutelle, ce qui marque une violation de sa souveraineté » et est « totalement inacceptable », a-t-il ajouté.

Exprimant « son profond regret et sa surprise », le ministère qatari a dénoncé « une campagne hostile, fondée sur des mensonges (…) témoignant d’une préméditation à nuire à l’Etat » du Qatar. Dans la foulée, la compagnie aérienne Qatar Airways a annoncé la suspension de tous ses vols sur l’Arabie saoudite.

Le Qatar, membre du Conseil de coopération du Golfe (CCG), « respecte la souveraineté des autres Etats, n’interfère pas dans les affaires d’autrui, comme il lutte contre le terrorisme et l’extrémisme », ajouté le ministère des Affaires étrangères. Qui précise que son pays « entreprendra les mesures nécessaires pour mettre en échec les tentatives d’affecter sa population et son économie ».

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