La vive émotion d’un catholique pour la poésie de Cheikh Ahmadou Bamba

Publié le 04/06/2017 à 22:40 – Mis à jour le 04/06/2017 à 22:40

Marcel Mendy © Malick MBOW
Marcel Mendy © Malick MBOW

Le journaliste-écrivain sénégalais Marcel Mendy, de confession catholique, dit avoir été saisi d’une vive émotion à la lecture d’un poème dédié par l’érudit musulman Cheikh Ahmadou Bamba (1853-1927) à Marie, la mère du Christ.

 

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«En lisant +Futzi+, un poème que Serigne Touba (surnom donné par ses disciples à Cheikh Ahmadou Bamba, Ndlr), de vénérée mémoire, a consacré à Marie, la mère de Jésus, j’ai apprécié la dimension œcuménique de ce géant du sacré», écrit Mendy sur sa page Facebook.

Le poème du fondateur de la confrérie des mourides, à l’origine de l’émotion ressentie par ce fidèle catholique, a été publié par le journal sénégalais «Le Quotidien», dans son numéro du jeudi 1er juin 2017 (page 11).

Marcel Mendy estime que Cheikh Ahmadou Bamba a, par ce poème, «fait (…) du dialogue interreligieux un chemin vers Dieu, un canevas pour la paix entre les hommes».

«Quel bel exemple au monde !» s’exclame-t-il sur sa page Facebook. «J’ai eu le frisson à sa lecture (à la lecture du poème +Futzi+, Ndlr), tellement qu’il est d’une beauté rare», s’enthousiasme Marcel Mendy.

Il tient à préciser que «la cohabitation harmonieuse entre musulmans et chrétiens au Sénégal ne relève pas d’une génération spontanée».

Au Sénégal, l’harmonie entre ces deux communautés religieuses au Sénégal «a été l’œuvre d’hommes de foi animés de bonne volonté» et «Cheikh Ahmadou Bamba l’a acté avec éloquence dans son poème dédié à Marie, donnant ainsi en exemple son œcuménisme comme un rempart contre l’extrémisme, ce fléau des temps actuels. Assurément, Bamba était en avance sur nous», analyse Mendy.

A son avis, les autorités sénégalaises doivent du reste inclure dans les programmes scolaires les écrits des hommes religieux, y compris ceux du fondateur du mouridisme.

«Bamba était en avance sur nous»

«Des textes d’une telle beauté devraient être inscrits dans les programmes scolaires et enseignés dans nos lycées et collèges, compte tenu de leur contenu didactique, au-delà de leur valeur esthétique», suggère-t-il.

«Très franchement, et toutes proportions gardées, des poètes de la trempe de Bamba n’ont rien à envier à ceux qui peuplent nos manuels et qui, souvent, nous éloignent de nos réalités socioculturelles», déclare Marcel Mendy.

Il tient à préciser que «la cohabitation harmonieuse entre musulmans et chrétiens au Sénégal ne relève pas d’une génération spontanée».

L’harmonie entre ces deux communautés religieuses «a été l’œuvre d’hommes de foi animés de bonne volonté» et Cheikh Ahmadou Bamba l’a acté avec éloquence dans son poème dédié à Marie, donnant ainsi en exemple son œcuménisme comme un rempart contre l’extrémisme, ce fléau des temps actuels», analyse Mendy. «Assurément, Bamba était en avance sur nous.»

Le journaliste-écrivain a assuré la coordination du service de la communication des Chambres africaines extraordinaires, le tribunal spécial sénégalais qui a condamné l’ex-président tchadien, Hissein Habré, à la prison à vie, le 27 avril dernier, à Dakar.

Auteur du recueil de poèmes «Pétales noirs» paru cette année chez L’Harmattan-Sénégal, Marcel Mendy a également écrit des essais, dont «La longue marche du Sopi», un ouvrage consacré à la conquête du pouvoir par le Parti démocratique sénégalais, la formation politique de l’ex-président Abdoulaye Wade.

En 2006, il a publié «La violence politique au Sénégal, 1960-2003 (Editions Tabala et Book Emissaire). Mendy est également auteur d’une biographie du cardinal Théodore Adrien Sarr, ex-archevêque de Dakar, «Théodore Adrien Sarr. Soldat de la paix» (L’Harmattan-Sénégal, 2013).

Avec Aps

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