Brésil : Lula libéré de prison, accueilli par une marée de partisans

Luiz Inácio Lula DA SILVA - © Malick MBOW
Luiz Inácio Lula DA SILVA – © Malick MBOW
Par LEXPRESS.fr avec AFP ,
L'ancien président brésilien Lula est sorti de prison ce vendredi 8 novembre, accueilli par une marée de militants de gauche

L’ancien président brésilien Lula est sorti de prison ce vendredi 8 novembre, accueilli par une marée de militants de gauche

AFP

Les avocats de l’ancien président brésilien, incarcéré pour corruption, avaient demandé sa « libération immédiate » à la faveur d’un arrêt de la Cour suprême.

Lula est sorti de prison. Un juge brésilien a autorisé ce vendredi la libération de l’ex-président, après un arrêt rendu la veille par la Cour suprême. L’ancien chef de l’État brésilien était incarcéré depuis plus d’un an et demi pour corruption.

Une véritable marée de militants de gauche l’attendait à sa sortie de prison à Curitiba. Luiz Inacio Lula da Silva, 74 ans, est sorti à pied du siège de la police fédérale où il était incarcéré, embrassant chaleureusement des sympathisants et saluant la foule d’un poing levé.

Dans son ordre de libération, le juge a expliqué qu’il n’y avait plus « aucun fondement pour l’exécution de la peine » en raison de la décision de la Cour suprême de mettre fin à une jurisprudence permettant l’emprisonnement dès une première condamnation en appel, même si tous les recours ne sont pas épuisés.

5000 détenus concernés

Lula n’est pas le seul à être concerné par l’arrêt de la Cour suprême: ils sont près de 5000 détenus pour qui cette décision, qui sera appliquée au cas par cas, change radicalement l’application de leur peine au Brésil. Les magistrats de la haute cour ont mis fin tard jeudi à une jurisprudence selon laquelle une personne peut être emprisonnée avant l’épuisement de tous ses recours si sa condamnation a été confirmée en appel, considérant qu’elle était inconstitutionnelle.

C’est le cas de Lula, qui purgeait une peine de huit ans et 10 mois de réclusion pour corruption et a été incarcéré peu après sa condamnation en appel, même s’il dispose encore de recours devant des tribunaux supérieurs.

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Comme lui, de nombreux détenus condamnés dans le cadre de l’opération anticorruption « Lavage Express », enquête tentaculaire qui a fait trembler l’ensemble de la classe politique brésilienne, pourraient ainsi recouvrer prochainement la liberté. Au grand dam des procureurs chargés de l’affaire, pour qui la décision va « à l’encontre du sentiment de rejet de l’impunité ».

« La Cour suprême a voté contre le peuple », a déploré Major Olimpo, leader au Sénat du PSL, le parti du président Jair Bolsonaro. Ce dernier, coutumier des tweets incendiaires, est resté silencieux sur le sujet. Son fils Eduardo, député, a en revanche déploré sur Twitter: « On libère les brigands et on désarme la population ».

Une bonne nouvelle pour Bolsonaro ?

Gleisi Hoffmann, présidente du Parti des Travailleurs (PT), fondé par Lula en 1980, a célébré la décision de la Cour suprême, déclarant sur Twitter qu’elle avait « renforcé la démocratie et la Constitution, menacées par le gouvernement d’extrême droite » du président Bolsonaro. Ce dernier avait lancé en pleine campagne qu’il souhaitait voir Lula « pourrir en prison ».

Pour Thomas Favaro, analyste politique du cabinet de consultants Control Risks, « la libération de Lula confère au PT le leadership de l’opposition » pour sa capacité à « rassembler d’autres figures de la gauche ».

Mais ce rebondissement pourrait aussi être vu, selon ce spécialiste, comme une « bonne nouvelle » pour le président Bolsonaro, qui s’est fait élire en grande partie grâce à un « sentiment anti-PT » d’une partie de la population: « Si Lula est plus présent sur la scène politique, Bolsonaro va renforcer son rôle de leader du camp anti-PT ».

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