Eric Zemmour livre un récit apocalyptique pour défendre « l’homme blanc hétérosexuel »

La notion de race humaine fut employée pour établir des classifications internes à l’espèce humaine selon des critères morphologiques ou culturels.
POLITIQUE

28/09/2019 

A la « Convention de la droite », l’essayiste préféré de la droite extrême a prophétisé « une guerre d’extermination de l’homme blanc hétérosexuel catholique ».

AFP
L’essayiste Eric Zemmour, récemment condamné pour incitation à la haine religieuse, a livré un discours apocalyptique visant l’immigration et l’islamen ouverture de la « convention de la droite ».

POLITIQUE – “L’État français est devenu l’arme de destruction de la nation et du remplacement de son peuple par un autre peuple, une autre civilisation.” Invité vedette de la “convention de la droite” et des amis de Marion Maréchal, le polémiste et essayiste controversé Éric Zemmour a livré ce samedi 28 septembre un discours apocalyptique sur l’état de la France, affichant à plusieurs reprises sa peur d’une supposée “extermination de l’homme blanc hétérosexuel”.

Dressant un réquisitoire général de son époque, Eric Zemmour a conspué le procès intenté à “l’homme blanc hétérosexuel catholique”, “le seul ennemi à abattre”. “Le seul à qui on fait porter le poids du péché mortel de la colonisation, de l’esclavage, de la pédophilie, du capitalisme, du saccage de la planète. Le seul à qui on interdit les comportements les plus naturels de la virilité depuis la nuit des temps.”

Derrière cette défense de “l’homme blanc hétérosexuel et catholique”, c’est bien l’immigré et le musulman que le polémiste entend accuser. “En France, comme dans toute l’Europe, tous nos problèmes sont aggravés par l’immigration, école, logement, chômage, déficits sociaux, ordre public, prisons (…) et tous nos problèmes aggravés par l’immigration sont aggravés par l’islam. C’est la double peine”, a soutenu l’essayiste.

“Vous avez raison d’avoir peur, c’est votre vie en tant que peuple qui est en jeu.” Épousant sans ambiguïté la thèse complotiste du “grand remplacement” des populations, citant allègrement son auteur Renaud Camus, confondant sans nuance immigration, islam et islamisme, celui qui a été condamné récemment pour provocation à la haine religieuse a fustigé “l’universalisme marchand” et “l’universalisme islamique” qui ”écrasent nos nations (…) nos modes de vie, nos cultures”.

“Nos progressistes si brillants (…) nous ont ramenés à la guerre des races et à la guerre des religions”, a-t-il déploré à la tribune.

“Alliance de la kalach’ et de la djellaba”

Dénonciation de l’“idéologie diversitaire”, hantise d’une “colonisation inversée”, lien direct entre “la kalach’ et la djellaba”… Sous les applaudissements polis de la salle, les yeux concentrés sur son texte et le dos courbé sur son pupitre, Eric Zemmour a finalement poussé ce samedi jusqu’au bout les idées qu’il théorise depuis des années dans les journaux et à la télévision, affichant une vision sombre et désenchantée du présent. “Ne croyez pas les optimistes”, a-t-il mis en garde avant de citer Bernanos. “L’optimisme est la fausse espérance des lâches et des imbéciles. La vraie espérance est le désespoir surmonté”. “Un discours qui entre déjà dans l’histoire”, a osé le magazine d’extrême droite “L’Incorrect”, coorganisateur de l’événement.

Prenant la parole dans la foulée, le maire de Béziers, Robert Ménard, allié de Marine Le Pen, a lui semblé prendre ses distances en critiquant les accents défaitistes et les postures de ceux qui parlent de politique sans jamais s’engager.  “Je veux une droite optimiste, le vrai clivage il est là. Sarkozy, Macron, Chirac, ils ont incarné l’optimisme”, a-t-il prévenu. En indiquant qu’il ne reviendrait pas l’an prochain.

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