Trump interdit à l’Iran de vendre son pétrole

TRUMP 2017 © Malick MBOW
TRUMP 2017 © Malick MBOW

 

  • Mis à jour le 23/04/2019 À partir de début mai, les dérogations qui avaient été accordées à plusieurs pays, dont la Chine, l’Inde et la Turquie, seront annulées. Ces pays seront exposés à des sanctions américaines s’ils continuent d’acheter du pétrole iranien.

Les États-Unis durcissent le ton vis-à-vis de Téhéran. Les exemptions qui permettent à huit pays d’acheter du pétrole iranien malgré l’embargo imposé par Washington depuis novembre vont être supprimées. À partir de mai, la Chine, l’Inde, la Turquie, le Japon, la Corée du Sud, Taïwan, l’Italie et la Grèce seront exposés à des sanctions américaines s’ils continuent d’acheter du brut iranien. Donald Trump espère ainsi atteindre son objectif qui consiste à réduire à zéro les exportations de pétrole iranien et priver ainsi le régime de sa principale source de revenus. «Aucune période de grâce» ne sera accordée aux pays qui bénéficiaient jusqu’à présent des exportations iraniennes, a prévenu le secrétaire d’État Mike Pompeo.

» LIRE AUSSI – Les annonces de Trump font bondir les prix du pétrole

La nouvelle a fait bondir le gouvernement turc. «Nous n’accepterons pas de sanctions unilatérales et de contraintes sur la manière dont nous gérons nos relations avec nos voisins», a lancé le ministre des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu. Même son de cloche de la part de la Chine, l’un des principaux clients de l’Iran: «La Chine fait part de sa ferme opposition à la mise en oeuvre de sanctions unilatérales par les États-Unis», a déclaré devant la presse le porte-parole de la diplomatie chinoise, Geng Shuang, estimant que la décision américaine allait «intensifier les troubles au Moyen-Orient».

La diplomatie sud-coréenne a, elle, promis de continuer jusqu’au bout «à faire tout son possible» pour obtenir un «renouvellement de l’exemption». De son côté, Téhéran a balayé ces nouvelles annonces américaines: «Puisque les sanctions en question sont illégales dans leur principe même, la République islamique d’Iran n’avait attaché et n’attache aucune valeur ni aucune crédibilité aux dérogations accordées relativement aux dites sanctions», a fait savoir le ministère des Affaires étrangères iranien dans un communiqué.

» LIRE AUSSI – Cinq questions pour comprendre la crise entre l’Iran et les États-Unis

L’Arabie Saoudite prête à compenser

Après son retrait de l’accord international de 2015 sur le nucléaire iranien, Washington a rétabli des sanctions économiques sévères contre Téhéran et les pays qui passeraient outre ses interdictions de commercer avec l’Iran. L’interdiction de vendre du pétrole est la principale mesure avec la défense d’effectuer des transactions financières. Les États-Unis avaient toutefois attribué des dérogations pour six mois, jugeant que le marché mondial ne pourrait supporter une trop brusque annulation des ventes de brut iraniennes.

«L’Arabie saoudite et d’autres pays de l’Opep feront plus que compenser la différence de production de pétrole», a twitté lundi Donald Trump. Le royaume saoudien est «engagé par sa politique consistant à stabiliser le marché par tous les temps», a confirmé le ministre saoudien de l’Énergie, Khaled al-Falih. Le chef de la diplomatie saoudienne, Ibrahim al-Assaf, a d’ailleurs exprimé, dans un communiqué, la satisfaction «totale» de son pays après la décision américaine, la qualifiant de «mesure nécessaire pour amener le régime iranien à cesser ses politiques de déstabilisation et de soutien au terrorisme à travers le monde».

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *