Le Sénat confirme la nomination de Kavanaugh à la Cour suprême américaine

Brett-Kavanaugh © Malick Mbow
Brett-Kavanaugh © Malick Mbow

France 24,      6 octobre 2018

 

Le Sénat confirme la nomination de Kavanaugh à la Cour suprême américaine

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Les sénateurs américains ont confirmé, samedi, la nomination du juge Brett Kavanaugh à la Cour suprême, offrant ainsi à Donald Trump une victoire politique importante à un mois des élections de mi-mandat aux États-Unis.

Le Sénat a donné son feu vert, samedi 6 octobre, à la nomination de Brett Kavanaugh à la Cour suprême, au terme d’un processus de confirmation chaotique, marqué par des accusations à son encontre d’agression sexuelle lorsqu’il était adolescent.

Une courte majorité de sénateurs – 50 voix contre 48 – a validé la nomination de ce juge conservateur, qui marque une victoire de haute lutte pour Donald Trump, lui donnant de quoi satisfaire son électorat conservateur à un mois jour pour jour d’élections risquées.

Brett Kavanaugh devrait prêter serment dans les jours suivants et rejoindre la plus haute juridiction des États-Unis, qui vérifie la constitutionnalité des lois et arbitre les conflits les plus épineux de la société américaine (droit à l’avortement, peine de mort, encadrement des armes à feu, mariage homosexuel, protection de l’environnement…)

Une Cour suprême dominée par les conservateurs

L’arrivée de ce fervent défenseur des valeurs conservatrices place les juges progressistes – quatre sur neuf – en minorité pour des décennies au sein de la haute cour. C’est un revers de taille pour les démocrates et défenseurs des droits civiques qui se sont mobilisés dès sa nomination en juillet pour tenter d’empêcher sa confirmation, avec des campagnes médiatiques ou des manifestations, particulièrement ciblées sur les sénateurs modérés.

Malgré leurs efforts, Brett Kavanaugh, brillant magistrat, était en bonne voie pour être confirmé, quand une femme est sortie de l’ombre mi-septembre et l’a accusé d’une tentative de viol remontant à une soirée entre lycéens en 1982. Ces affirmations ont fait l’effet d’un coup de tonnerre dans un pays sensibilisé à la question des violences sexuelles depuis la dénonciation du producteur Harvey Weinstein et de dizaines d’hommes de pouvoir dans le sillage du mouvement #MeToo.

Lors d’une audition au Sénat suivie par vingt millions d’Américains, Christine Blasey Ford, une universitaire de 51 ans, s’est dite sûre « à 100 % » d’avoir été agressée par le jeune Kavanaugh alors qu’elle n’avait que 15 ans et lui 17.

>> À lire : « Christine Blasey Ford a livré de nombreux détails avec beaucoup de calme »

En colère, le magistrat s’est dit dans la foulée tout aussi certain de son innocence et s’est posé en victime d’une campagne de dénigrement orchestrée par l’extrême gauche.

Quelle influence sur les élections de mi-mandat ?

Confronté à deux vérités irréconciliables, le Sénat avait, sous la pression d’élus indécis, demandé un complément d’enquête à la police fédérale (FBI), qui a rendu sa copie mercredi soir. Le rapport a conforté les républicains, qui n’y ont « rien » trouvé de compromettant. Ils ont donc immédiatement enclenché la phase finale du processus de confirmation.

Les avocats de Christine Ford ont pour leur part estimé que le complément d’enquête n’était pas satisfaisant car il ne comportait pas d’entretiens avec le Dr Ford, ni avec le juge Kavanaugh.

Reste à voir l’impact de ce vote sur les élections parlementaires du 6 novembre : va-t-il pousser les femmes à voter pour les démocrates ? Les conservateurs vont-ils vouloir remercier les républicains ou vont-ils se démobiliser maintenant que leur demande est satisfaite ? Réponse dans un mois.

Avec AFP

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