« C’est du bricolage vidéo » : Platini se paie la VAR

Michel PLATINI - © Malick MBOW
Michel PLATINI – © Malick MBOW
  • 29 août 2018

AVIS TRANCHÉ – Dans une interview à L’Equipe, Michel Platini s’est inquiété de la généralisation de l’assistance vidéo à l’arbitrage, qu’il ne porte vraiment pas dans son coeur.

(Crédit Getty)

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Farouchement opposé à toute aide technologique à l’arbitrage, Michel Platini n’a pas changé d’avis et le fait savoir. Dans une interview accordé à L’Equipe, l’ex-président de l’UEFA n’a pas mâché ses mots contre la VAR, utilisée lors de la dernière Coupe du monde en Russie et aujourd’hui étendue à de nombreux championnats européens. “La VAR, c’est du bricolage vidéo“, a-t-il lâché dès le sujet évoqué. Entre 2007 et 2015, alors qu’il était à la tête de l’instance dirigeante du football européen, l’ancien Bleu n’avait pas caché son hostilité son introduction en compétition officielle.

“Ça reste de l’interprétation”

Elle n’a pas apporté plus de justice, justifie-t-il. Prenez la finale de la Coupe du monde: il y avait le VAR, et pourtant, sur le premier but français marqué à la suite d’un coup franc (csc de Mandzukic), pour moi, il n’y a pas faute croate. Ensuite, sur le deuxième but français (Griezmann sur penalty), c’est la régie qui appelle l’arbitre lequel devient une sorte de marionnette. Et, là, il y a main ou pas main du Croate ?” “Toute la Croatie crie à la main involontaire et toute la France hurle à la main volontaire: où est le progrès, où est la justice? Ça reste de l’interprétation”, conclut-il son exposé.

Et quand on lui présente les chiffres communiqués par la FIFA, avec un taux de bonnes décisions de 99,3% grâce à la VAR durant le Mondial, Michel Platini botte en touche. “Je les connais à la FIFA, c’est leur boulot de trouver des statistiques qui vont dans leur sens !“, lance-t-il. Le recours à la vidéo ne peut trouver grâce aux yeux de l’ancien sélectionneur que dans certains cas précis. “A la limite, la vidéo peut vraiment aider pour juger un ballon qui franchit ou pas la ligne, ou pour les hors-jeu, parce que ces décisions reposent sur des faits précis : c’est dehors ou c’est dedans. Il n’y a pas de place pour l’interprétation, mais, même là, c’est dangereux”, prévient-il, craignant déjà des dérives.

Peut-être que, demain, les capitaines et les gardiens de but auront des oreillettes et les entraîneurs pourront leur parler et les diriger en plein match: “Joue à gauche! Joue à droite!” Comme ça, on tuera définitivement le football comme on a déjà tué le cyclisme et la F1. Ou comme on a déjà tué les arbitres”, détaille-t-il. Et d’ajouter, très critique: “Pourquoi tous les responsables de l’arbitrage sont favorables à la vidéo? Pour protéger leurs fesses, car ils sont toujours du côté de ceux qui les nourrissent.”

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