Pour Alexis Tsipras, la Grèce « reprend aujourd’hui en main son destin »

Alexis-Tsipra © Malick MBOW
Alexis-Tsipra © Malick MBOW

Le premier ministre grec s’est félicité de la sortie du pays de son dernier plan de renflouement financier et de neuf ans de crise de la dette, avec quelques références mythologiques.

LE MONDE | 

La Grèce « reprend aujourd’hui en main son destin », a déclaré, mardi 21 août, le premier ministre, Alexis Tsipras, alors que le pays est sorti lundi de son troisième et dernier plan de renflouement financier, mettant fin à neuf années de crise de la dette.

C’est depuis l’île d’Ithaque que le chef du gouvernement a tenu cette allocution télévisée d’une dizaine de minutes. En simple chemise blanche devant les caméras de la télévision publique ERT, à la lumière de midi et depuis une colline avec la baie en arrière-plan, M. Tsipras s’est félicité que « l’Odyssée moderne que [la Grèce] a vécue depuis 2010 ait pris fin ».

Tout un symbole, destiné à illustrer le premier jour d’une « nouvelle ère » : île légendaire de la mer Ionienne, Ithaque fut, en effet, le point de départ et de retour du héros de L’Odyssée d’Homère, Ulysse, lui-même revenu sain et sauf d’un long périple de dix années.

Une forme de réponse peut-être aussi à l’ancien premier ministre socialiste Georges Papandréou, qui, fin avril 2010, depuis la petite île de Kastellorizo en mer Egée, à l’autre extrémité de la Grèce, avait annoncé le premier prêt international accordé au pays. « Une nouvelle Odyssée pour les Grecs, mais nous connaissons le chemin pour retourner à Ithaque », avait lancé le dirigeant.

Lire aussi :   « Les Grecs sont loin de voir le bout du tunnel de l’austérité »

« Façonner notre propre avenir »

Filant la métaphore, Alexis Tsipras a loué le courage et « la capacité des Grecs qui, comme Ulysse, ont su affronter les Symplégades de la récession », faisant référence à ces falaises mythologiques qui, parce qu’elles s’entrechoquaient régulièrement, menaçaient d’écraser les embarcations qui s’aventuraient dans le détroit du Bosphore.

« Les plans de renflouement, l’austérité, la récession et la désertification sociale sont terminés », a estimé le premier ministre grec. « Notre pays a regagné le droit de façonner son propre avenir. »

La Grèce a reçu au total 289 milliards d’euros d’aide financière depuis avril 2010 en contrepartie d’une politique d’austérité drastique. Après l’Irlande en 2013, l’Espagne et le Portugal en 2014, et Chypre en 2016, elle est le dernier des pays membres de l’Union européenne à sortir de la tutelle des mémorandums d’ajustement, qui leur ont évité de sombrer pendant la crise, et d’entraîner peut-être la zone euro avec eux.

Athènes s’est notamment engagé à dégager un excédent budgétaire primaire – hors service de la dette – de 3,5 % du PIB jusqu’en 2022 puis de 2,2 % jusqu’en 2060.

Dès lundi, date de fin du troisième programme, les dirigeants de l’Union européenne ont multiplié les louanges aux « efforts et aux sacrifices des Grecs », tout en soulignant qu’Athènes doit continuer à respecter ses engagements vis-à-vis de ses créanciers.

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