Hommage à Mandela, charges contre Trump et allusion aux Bleus… les moments forts du discours d’Obama à Johannesburg

Nelson MANDELA - © Malick MBOW
Nelson MANDELA – © Malick MBOW
Nelson MANDELA 2018- © Malick MBOW
Nelson MANDELA 2018- © Malick MBOW

A l’occasion d’un discours très politique prononcé mardi pour le centenaire de la naissance de Mandela, l’ancien président américain a fait une digression sur les champions du monde.

Le Monde.fr avec AFP Le 17.07.2018 à 19h01 • Mis à jour le 18.07.2018 à 10h59

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C’était le point d’orgue des célébrations du centième anniversaire de la naissance de Nelson Mandela, héros de la lutte anti-apartheid né le 18 juillet 1918 et mort le 5 décembre 2013. Mardi 17 juillet, à Johannesburg, en Afrique du Sud, Barack Obama a prononcé un discours très politique.

  • Hommage à Nelson Mandela

L’ancien président américain a rendu hommage au « dernier grand libérateur du XXe siècle ». Les deux hommes partagent un destin en commun qui les a fait entrer dans l’histoire en devenant les deux premiers présidents noirs de leurs pays.

Après vingt-sept ans dans les geôles du régime raciste blanc, Nelson Mandela a été élu à la présidence en 1994, poste qu’il a conservé jusqu’en 1999. Barack Obama a lui occupé la fonction suprême aux Etats-Unis de 2009 à 2017.

Mardi, ce dernier a salué la mémoire d’« un vrai géant de l’histoire »« La lumière de “Madiba” [surnom de Nelson Mandela] brille toujours avec beaucoup d’éclat », a-t-il assuré, défendant la « vision » du Prix Nobel de la paix sud-africain.

Lire aussi :   L’Afrique du Sud célèbre avec Barack Obama la mémoire de Nelson Mandela

  • Donald Trump très critiqué

Prenant soin de ne jamais nommer l’actuel locataire de la Maison Blanche, l’ancien président américain a toutefois fait de nombreuses allusions à Donald Trump qui ont fait mouche dans le stade Wanderers de 15 000 personnes, qui lui était totalement acquises. Barack Obama a ainsi multiplié les attaques en s’en prenant aux climatosceptiques, aux leaders « autoritaires » qui « ne cessent de mentir » et aux politiques d’immigration fondées « sur la race » :

« Compte tenu de l’époque incertaine et étrange dans laquelle nous vivons, les informations apportent chaque jour leur lot de titres perturbants qui donnent le tournis. »

« Les politiques semblent rejeter le concept de vérité objective, des gens inventent », a-t-il lancé, déclenchant des rires nourris. « Nier les faits peut mettre à mal la démocratie », a-t-il mis en garde alors que son successeur dénonce à longueur de journée les fake news.

La veille, Donald Trump avait consterné l’Amérique en tournant le dos aux alliés des Etats-Unis et en donnant des gages à son homologue russe Vladimir Poutine – avant de revenir laborieusement, face au tollé provoqué, sur ses propos.

Lire aussi :   Face au tollé, Trump contraint de renier les propos tenus sur l’ingérence russe

« Je ne peux pas trouver de terrain d’entente avec quelqu’un qui affirme que le changement climatique n’existe pas, quand tous les scientifiques disent l’inverse », a poursuivi Barack Obama. Un des premiers gestes de Donald Trump à la Maison Blanche avait été de faire sortir les Etats-Unis de l’accord de Paris sur le climat, l’estimant « injuste » pour l’industrie de son pays.

Sur la politique d’immigration là encore, Barack Obama s’en est pris directement à son successeur. « Il n’est pas faux d’insister sur le fait que les frontières nationales importent (…) mais cela ne peut pas être une excuse pour des politiques d’immigration fondées sur la race », a-t-il estimé lors d’une de ses rares interventions publiques depuis son départ de la Maison Blanche début 2017.

  • La diversité identitaire des Bleus saluée

Ce discours a également été l’occasion pour Barack Obama de faire une digression pour saluer la victoire de la France au Mondial de football et la diversité identitaire des Bleus, incarnation selon lui de la vision défendue par Nelson Mandela. L’ancien président américain a salué la diversité identitaire de l’équipe de France championne du monde de football, dont les membres « ne ressemblent pas tous à des Gaulois ».

« Le régime [sud-africain] de l’apartheid [tombé en 1994] était entièrement artificiel », a déclaré l’ancien président américain, en reprenant des propos de Nelson Mandela. « Ce qui était vrai à l’époque l’est toujours aujourd’hui. (…) On se voit dans l’autre, on partage des espoirs et des rêves communs. C’est une vérité incompatible avec toute forme de discrimination fondée sur la race, la religion ou le sexe », a-t-il poursuivi :

« Et c’est une vérité qui porte ses fruits de façon très pratique, puisqu’elle permet à une société de profiter de l’énergie et des qualités de tous ces gens-là. Regardez l’équipe de France qui vient de remporter la Coupe du monde. »

« Tous ces mecs ne ressemblent pas, selon moi, à des Gaulois », a ajouté Barack Obama en souriant, sous les applaudissements du stade Wanderers de Johannesburg où étaient massées quelque 15 000 personnes. « Ils sont français, ils sont français ! », a-t-il insisté.

 

 

 

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Parmi les vingt-trois Bleus présents au Mondial en Russie, quatorze avaient des origines sur le continent africain (Guinée, Mali, Sénégal, Angola, Algérie, Maroc…), deux y sont nés (Samuel Umtiti, à Yaoundé au Cameroun, Steve Mandanda, à Kinshasa en République démocratique du Congo).

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