Quelles sont les fonctions du vice-président des États-Unis ?

 

Mike PENCE © Malick MBOW
Mike PENCE © Malick MBOW

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16 janvier 2018

Le vice-président a un rôle important au gouvernement des États-Unis. Sa plus grande responsabilité ? En cas de décès du président, prendre immédiatement sa succession et diriger le pays à sa place.

Une telle situation s’est produite huit fois dans l’histoire des États-Unis. Un neuvième vice-président a accédé à la plus haute fonction du pays suite à la démission du président. Parmi les vice-présidents qui se sont présentés aux élections présidentielles, cinq ont été élus. C’est ainsi qu’en tout, 14 vice-présidents (près de 30 %) se sont installés au Bureau ovale.

Mais les fonctions du vice-président ne se limitent pas à se tenir prêt en cas d’événement tragique. Il joue aussi un rôle de confident et de conseiller du président, il doit exercer un pouvoir de persuasion auprès du Congrès et du peuple américain, et il est souvent envoyé en mission à l’étranger.

Au cours de ses douze premiers mois en fonction, le vice-président Pence s’est rendu en Asie, en Europe et en Amérique latine. Et ce mois-ci, il est attendu au Moyen-Orient.

Selon la Constitution, le vice-président est le président du Sénat, même si cette fonction a plutôt tendance à être honorifique. Il vote uniquement pour départager les 100 sénateurs en cas d’égalité sur un vote.

Aucun autre pouvoir spécifique ne lui est attribué mais, dans les faits, « la fonction a fini par prendre une place importante au cœur de la présidence », souligne Joel Goldstein, professeur de droit à l’Université de Saint-Louis. Le vice-président a une fonction de « conseiller et de conciliateur à tous les niveaux ».

Dick Cheney, sous la présidence de George W. Bush, a aidé à déterminer la réponse militaire aux attentats du 11 septembre 2001. Al Gore, sous Bill Clinton, a attiré l’attention du public sur le changement climatique.

Walter Mondale, sous Jimmy Carter, a été le premier vice-président à avoir son bureau à la Maison Blanche. Mais lui, et tous les autres vice-présidents depuis, ont toujours disposé d’un bureau officiel dans le bâtiment du bureau exécutif Eisenhower, adjacent à la Maison Blanche. (© Ken Howard/Alamy)

Le président Obama appréciait beaucoup son vice-président Joe Biden, qu’il décrivait comme quelqu’un qui « peut me dire des choses que personne d’autre ne peut me dire ».

Dans les premières années de la république, le candidat qui obtenait le plus de votes devenait président, et celui qui arrivait en deuxième position devenait vice-président. Depuis 1804, le collège électoral vote séparément pour le président et pour le vice-président (et aujourd’hui les candidats à la présidence se présentent avec le colistier de leur choix).

Prêt à l’emploi

John Tyler a été le premier à prendre le pouvoir suite au décès d’un président en exercice. Il s’agissait de William Henry Harrison, victime d’un mauvais coup de froid le jour de son investiture en 1841. Que Tyler assume de son propre chef les pleins pouvoirs présidentiels n’était pas du goût du Congrès. Ses détracteurs allaient même jusqu’à le surnommer « His Accidency », arguant qu’il était devenu président par accident. Mais le nouvel hôte de la Maison Blanche a tenu bon. Le précédent qu’il a créé n’a jamais été remis en cause depuis.

Les procédures de succession sont aujourd’hui bien établies. Le XXVe amendement à la Constitution, ratifié après l’assassinat de John Kennedy en 1963, les définit et il autorise la nomination d’un nouveau vice-président avec l’approbation du Congrès. Auparavant, en cas de décès du président, le poste de vice-président restait vacant jusqu’aux élections présidentielles suivantes.

Deux des présidents préférés des Américains ont d’abord exercé les fonctions de vice-président : Thomas Jefferson et Theodore Roosevelt. John Adams, Martin Van Buren, Millard Fillmore, Andrew Johnson, Chester Arthur, Calvin Coolidge, Harry Truman, Lyndon Johnson, Richard Nixon, Gerald Ford et George H.W. Bush sont les autres vice-présidents qui sont devenus présidents.

Le vice-président est logé dans une résidence à quelques kilomètres de la Maison Blanche et effectue ses déplacements aériens à bord d’un jet de l’US Air Force.

Beaucoup de vice-présidents ont tendance à faire de l’autodérision. Mike Pence, par exemple, explique ainsi en quoi Donald Trump et lui sont différents : « Je suis un plouc qui vient de sa campagne, et lui, c’est un type de la ville. (…) Les gens le connaissent pour sa personnalité débordante, son charme et son charisme – ce n’est pas le cas pour moi. »

 

Cet article a été publié initialement le 18 avril 2017.

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