Jean-Michel Macron a trans­mis plus que son nom de famille à son fils Emma­nuel, il a joué un rôle déci­sif dans l’édu­ca­tion de celui qui est aujourd’­hui le président de la Répu­blique.

 

Jean-Michel-Macron© Malick MBOW
Jean-Michel-Macron© Malick MBOW

Jean-Michel Macron est un homme qui sait garder ses distances. Ce méde­cin et ensei­gnant, qui exerce au CHU d’Amiens en Picar­die, n’a pas voulu s’im­pliquer dans la campagne prési­den­tielle de son fils Emma­nuel Macron. Pour des raisons d’em­ploi du temps, il n’était d’ailleurs pas présent à ses côtés le soir du premier tour de l’élec­tion. Il a néan­moins pris la peine de venir au terme du deuxième tour, quitte à revoir pour l’oc­ca­sion son ex-femme Françoise Noguèsla mère d’Em­ma­nuel Macron dont voici le portrait.

Entre celle-ci et Jean-Michel Macron, la rencontre s’est produite à la faveur de leurs études de méde­cine. Ils se sont mariés mais ont connu la tragique expé­rience d’ac­cueillir au monde un enfant mort-né. La nais­sance d’Em­ma­nuel Macron en 1977, puis de Laurent et Estelle les années suivantes ont toute­fois permis au foyer de s’agran­dir. Si le cadet et la benja­mine ont, comme leurs parents, embrassé une carrière médi­cale, l’aîné a privi­lé­gié les Lettres, ce qui donne lieu à des débats animés entre le père et son fils, relate la jour­na­liste Anne Fulda dans le livre Emma­nuel Macron, un jeune homme si parfait (éditions Plon). « On parlait de la Révo­lu­tion française, de Napo­léon, de la Seconde guerre mondiale, de De Gaulle », s’est souvenu Jean-Michel Macron.

Quand le méde­cin a décou­vert l’af­fec­tion que son fils éprou­vait pour sa profes­seure de français – son ex-épouse Françoise Noguès s’ima­gi­nait qu’Em­ma­nuel Macron en pinçait pour la fille de Brigitte Trogneux–, le méde­cin a d’em­blée mani­festé son désac­cord. « J’ai failli tomber de l’ar­moire », a-t-il révélé. Il faut dire que l’épouse du président n’a que trois ans de moins que ses beaux-parents. Mais une autre figure fami­liale, la grand-mère du jeune homme en l’oc­cur­rence, avait déjà donné sa béné­dic­tion au couple. Fort de cet assen­ti­ment, le fils de Jean-Michel Macron a bravé l’in­ter­dit et quitté Amiens pour Paris, où il a pu libre­ment vivre son amour.

Quelques années plus tard, le couple avait fina­le­ment divorcé. Leur sépa­ra­tion, en 2010, a été un coup dur, mais Jean-Michel Macron s’est depuis rema­rié avec une psychiatre. Le spécia­liste du système nerveux et du sommeil, qui a d’ailleurs mené des travaux avan­cés sur l’éter­nue­ment des chats, ne regarde pas avec bien­veillance le milieu poli­tique. S’il estime que son fils a « beau­coup de courage » et « s’en sort bien », il juge toute­fois qu’il s’agit d’un milieu « destruc­teur » pour lequel il n’a que peu de respect. Fidèle à ses valeurs, Jean-Michel Macron préfère regar­der son fils de loin : « Autant je suis à peu près d’ac­cord sur ses idées, autant je suis un tanti­net aller­gique à tout ce qui est un peu show­biz, à sa vie média­tique », confiait-il à Anne Fulda. À 67 ans, le méde­cin conser­vera donc sa réserve, mais son fils sait qu’il peut malgré tout comp­ter sur lui.

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