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Présidentielle 2017 : les candidats interpellés par les TP

 

Sébastien Chabas, le 24/02/2017 à 18:12

 

 

 

Emmanuel MACRON - © Malick MBOW
Emmanuel MACRON – © Malick MBOW

PROGRAMMES. Les principaux candidats à la présidentielle ont tracé leur feuille de route, au Forum des Travaux Publics, organisé ce 23 février à Paris, devant près de 3.500 patrons d’entreprises, élus et étudiants. Malgré des visions bien différentes, tous s’accordent à dire qu’il faut déployer des plans de relance dans les infrastructures.

La FNTP a réussi son pari : réunir les principaux candidats à la présidentielle, ce jeudi 23 février 2017, au Carrousel du Louvre à Paris devant 3.500 participants, dirigeants des TP, étudiants et élus. Le point d’orgue du Forum des Travaux Publics « Réinvestissons la France » a été organisé en parallèle des ateliers et conférences dédiés à la compétitivité, la cohésion sociale et croissance verte.

 

Emmanuel Macron (En marche !)Marine Le Pen (FN)François Fillon(LR) ont été interpellés par Bruno Cavagné, le président de la FNTP sur leur politique d’investissement public et d’ambitions en matière d’infrastructures. Toutefois, Benoît Hamon (PS) et Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise), finalement absents du rendez-vous, ont répondu aux préoccupations de la FNTP, le premier sous format vidéo, le second par courrier.

 

 

« Le vieillissement de nos infrastructures est très préoccupant », Bruno Cavagné

 

« Le vieillissement de nos infrastructures est très préoccupant, a martelé, Bruno Cavagné. Je pense qu’il faut faire de la pédagogie auprès des différents acteurs publics et privés sur la nécessité d’investir dans le renouvellement et la rénovation de nos infrastructures en France. Notre politique doit donc s’inscrire sur le moyen et long terme. »

 

Découvrez dès la page 2, les propositions des principaux candidats à la Présidentielle en matière d’investissement public.

Le candidat d’En Marche, Emmanuel Macron, a ouvert le bal, en annonçant un programme de 50 milliards d’euros d’investissement de la part de l’Etat dont 20 milliards d’euros directement pour les infrastructures. Toutefois, il prévoit une économie de 60 milliards d’euros dont 10 milliards d’euros pour les collectivités. « Les 10 milliards d’euros d’économies ne seront pas des baisses de dotation mais ces dernières devront se concentrer sur leur fonctionnement, précise-t-il. Je propose un plan girondin pour cinq ans et je donne la possibilité d’un bonus-malus pour encourager les collectivités qui se donnent les moyens. »

 

Interrogé par le président de la FNTP sur l’idée de création d’un Conseil d’orientation et de programmation des infrastructures sur le long terme, (Copil), l’ancien ministre de l’Economie, Emmanuel Macron partage cette « philosophie ». Tout en reconnaissant qu’« en 2010 et 2011, il n’y a pas eu de stratégies publiques réelles. » Le candidat propose une loi de programmation et d’évaluation ainsi que la création d’une commission paritaire constituée d’élus de représentants de TP pour définir une stratégie quinquennale.

 

Sur la question du financement des infrastructures, il souhaite une augmentation de la TICPE et croit en l’Eurovignette. Sur l’avenir des grands projets d’infrastructures, le candidat à la présidentielle s’engage à « aller jusqu’au bout » : « Si on arrêtait, par exemple, le Lyon-Turin, on se priverait des financements engagés alors que sur le canal Seine-Nord. » . Pour Notre-Dame-des-Landes, Emmanuel Macron, s’est dit favorable, car « c’est un projet qui a été voté. Mais je ne veux pas un Sivens puissance 20 ! »,a-t-il toutefois précisé.

 

Marine Le Pen - © Malick MBOW
Marine Le Pen – © Malick MBOW

Sur le sujet épineux de la pénibilité, le candidat d’En Marche ! a annoncé qu’« il n’abandonnerait ni sur le fond ni sur la forme le compte de prévention. Ce mécanisme doit être avant tout concerté au niveau des branches. » Tout en annonçant qu’il détaillera le 2 mars prochain son plan dédié aux retraites.

« La pénibilité ? C’est ingérable et terriblement couteux ! » Marine Le Pen (FN)

 

 

 

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Seconde candidate invitée, Marine Le Pen (FN), a taclé à plusieurs reprises les contraintes imposées par l’Union européenne et a insisté sur un nouveau triptyque Communes-Département-Etat. « Je ne veux plus que les décisions passent par les intercommunalités et l’Europe », a-t-elle répétée. La disparition des intercommunalités et régions permettrait selon elle d’augmenter la capacité globale de dotation.

 

Autre sujet de discorde avec la FNTP : « Je souhaite renationaliser les autoroutes car les français ont été spoliés et je veux créer une taxe sur les poids-lourds étrangers. »

 

Quant à l’avenir du projet de Notre-Dame-Des-Landes, la candidate demande de respecter la voix du peuple, rappelant qu’elle a toujours jugé cet aéroport « onéreux et inutile. » Enfin, sur la pénibilité, Marine Le Pen ne mâche pas ses mots : « C’est ingérable et terriblement couteux ! Je suis pour l’arrêt du dispositif. » Une déclaration qui a provoqué une salve d’applaudissements.

Fillon Francois © Malick MBOW
Fillon Francois © Malick MBOW

« Si on ne fait pas 100 milliards d’économies, au bout, il y a la faillite », François Fillon (LR)

 

 

Troisième et dernier candidat à s’exprimer devant les professionnels des travaux publics, François Fillon, le candidat Les Républicains (LR) assume son plan de redressement de l’économie française. « Si on ne fait pas 100 milliards d’économies comme je le propose sur le quinquennat, au bout, il y a la faillite », a mis en garde l’ex-Premier ministre. « Et je suis le seul candidat qui propose de réduire la dette jusqu’à la fin du quinquennat »,s’est-il targué sous de nombreux applaudissements.

 

« Un Gouvernement qui ne dépasse pas 15 ministres », François Fillon

 

Pour aider à financer les infrastructures, l’ancien Premier ministre compte sur la sortie de l’Etat du capital de certaines entreprises privées. A noter également, son souhait de porter une loi de programmation-annuelle de résultats« Je ne veux pas non plus que mon gouvernement dépasse les 15 ministres et je crois en un grand ministère en charge de l’Aménagement et des Infrastructures », a-t-il souligné. Enfin, François Fillon, très applaudi en fin de débat, n’a pas changé de position sur l’avenir du compte pénibilité : « Je demande sa suppression pur et simple ! »

 

 Benoit HANON © Malick MBOW
Benoit HANON © Malick MBOW

« Ma priorité : la transition écologique », Benoît hamon (PS)

 

 

 

Absent du Forum de TP, Benoît Hamon (PS) avait été interrogé la veille par la FNTP. Dans une vidéo enregistrée la veille, il indique qu’il s’engage à consacrer 20 milliards d’euros pour les infrastructures. Sa priorité est claire : la transition écologique et un plan massif d’investissement dans la rénovation énergétique des bâtiments. Sans oublier un effort massif vers le ferroutage. A noter un point de discorde avec la FNTP concernant la pénibilité. Le candidat socialiste la défend bec et ongles.

Jean Luc MELENCHON - © Malick MBOW
Jean Luc MELENCHON – © Malick MBOW

« Renationaliser toutes les autoroutes », Jean-Luc Mélenchon (La France Insoumise)

 

 

 

Enfin, Jean-Luc Mélenchon, (France Insoumise), a tenu à faire savoir dans un courrier qu’il souhaite multiplier les interventions sur la relance de l’économie par l’investissement public. Il propose, en effet, un « plan de 100 milliards d’euros pour faire face à l’urgence écologique et développer les projets portés par l’économie de la mer. » Autre idée : renationaliser toutes les autoroutes. Enfin, le candidat d’Extrême Gauche : reste opposé au projet du Lyon-Turin qu’il qualifie d’inutile. Par contre, il préconise, la construction sur le territoire d’une autoroute ferroviaire Nord-Sud.

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