Démission de Michael Flynn, le conseiller à la sécurité nationale de Donald Trump

 

14/02/2017

trump-finish © Malick MBOW
trump-finish © Malick MBOW

Michael Flynn est accusé d’avoir évoqué par téléphone les sanctions américaines contre Moscou avec l’ambassadeur russe aux Etats-Unis. Il a nié les faits, avant d’annoncer sa démission.

Le premier scandale de la présidence Trump a eu lieu. Michael Flynn, à la tête du puissant Conseil national de sécurité, a annoncé sa démission lundi après-midi. Cet ancien général, conseiller du président américain pour la sécurité nationale, était sur la sellette depuis plusieurs jours, car il est soupçonné d’avoir eu des contacts inappropriés avec Moscou avant la prise de fonction de Donald Trump et d’avoir menti au vice-président, Mike Pence, au sujet de ces contacts.

Vendredi, le New York Times et le Washington Post ont publié des extraits de conversations téléphoniques entre Michael Flynn et l’ambassadeur de Russie à Washington, Sergey Kislyak. Fin décembre, alors que l’administration de Barack Obama ordonnait des sanctions contre la Russie pour son ingérence présumée dans les élections américaines, Michael Flynn assurait le diplomate russe que Donald Trump serait beaucoup moins sévère à l’égard de Moscou.

Flynn Is Said to Have Talked to Russians About Sanctions Before Trump Took Office https://t.co/Qv5vXbdKQI

— The New York Times (@nytimes) February 10, 2017

Flynn et l’ambassadeur se parlaient déjà avant l’élection

Selon les médias, de telles discussions peuvent être considérées comme illégales. Le ministère de la Justice américain a aussi averti la Maison Blanche que cette erreur de Michael Flynn pourrait le rendre vulnérable à une tentative de chantage russe. Les échanges entre les deux hommes auraient commencé avant même l’élection de novembre.

Les deux journaux américains ont cité des responsables de la sécurité nationale, non identifiés, affirmant que Michael Flynn avait laissé entendre à l’ambassadeur qu’il ne fallait pas trop s’inquiéter des nouvelles sanctions et que les relations s’amélioreraient après l’investiture le 20 janvier. Barack Obama avait alors décidé de sanctionner 4 personnalités et 5 organisations, et d’expulser 35 diplomates russes.

Flynn a-t-il menti au vice-président?

A cette époque, Michael Flynn, ancien chef du renseignement militaire, était déjà nommé à ce poste crucial dans l’élaboration de la politique étrangère et de sécurité. Personnalité controversée, l’ancien général a conseillé Donald Trump très tôt dans sa campagne électorale. Sa nomination a suscité quelques remous, et après l’entrée de l’administration en fonction, il a fait polémique pour avoir notamment demandé aux femmes de la Defense Intelligence Agency, une des agences du renseignement des États-Unis, de porter des talons, des jupes et du maquillage. 

Here’s Michael Flynn’s resignation letter https://t.co/UzURcAauu3

— The New York Times (@nytimes) February 14, 2017

Des « excuses » à Mike Pence

Au-delà du contenu de ces conversations téléphoniques, la question qui occupe tous les esprits est de savoir si le vice-président ou le président en ont eu connaissance. Au début de l’année, lorsque l’existence de ces échanges a fait surface, Michael Flynn a nié (à plusieurs reprises) toute évocation de sanctions, poussant Mike Pence, le vice-président, a démentir à la télévision le 15 janvier.

Depuis, le conseiller est revenu sur ses propos. « Bien qu’il ne se souvienne pas d’avoir parlé des sanctions, il ne peut être certain que le sujet n’a jamais été abordé », a déclaré un porte-parole vendredi. Un responsable de la Maison Blanche a souligné que « les commentaires du vice-président étaient basés sur ce que lui avait dit le général Flynn ». Donc il pourrait avoir menti volontairement au vice-président, auquel il a d’ailleurs présenté des « excuses », a fait savoir la Maison Blanche lundi.

Dans sa lettre de démission, publiée par plusieurs médias, dont le New York Times, Michael Flynn reconnaît avoir « par inadvertance trompé le vice-président élu et d’autres personnes avec des informations incomplètes sur (ses) discussions téléphoniques avec l’ambassadeur de Russie ».

Charlie Vandekerkhove avec AFP

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