Le sculpteur sénégalais Ousmane Sow est mort

 

Ousmane SOW © Malick MBOW
Ousmane SOW © Malick MBOW

Figure de l’art contemporain connue pour ses sculptures monumentales, l’artiste est mort jeudi à Dakar à l’âge de 81 ans.

LE MONDE | 01.12.2016 à 12h44 • Mis à jour le 01.12.2016 à 14h03

Le sculpteur sénégalais Ousmane Sow en mai 2015. XAVIER LEOTY/AFP

Figure de l’art contemporain, le célèbre sculpteur sénégalais Ousmane Sow est mort tôt jeudi 1er décembre à Dakar, à l’âge de 81 ans, a annoncé sa famille« Il emporte avec lui rêves et projets que son organisme trop fatigué n’a pas voulu suivre », a déclaré son entourage.

Ousmane Sow était connu pour ses sculptures monumentales de guerriers qui ont fait le tour du monde. Le grand public français l’a découvert en 1999 lors d’une rétrospective sur le Pont des Arts à Paris. Ses guerriers Masaï du Kenya, lutteurs de l’ethnie Nouba du Soudan du Sud, Indiens d’Amérique, colosses figés dans le mouvement, attirent alors plus de trois millions de personnes.

Né le 10 octobre 1935 à Dakar, Ousmane Sow n’est devenu artiste qu’à 50 ans après avoir exercé comme kinésithérapeute en banlieue parisienne et au Sénégal. Sa connaissance des muscles et de l’anatomie lui servira pour ses créations. « Je peux me bander les yeux et faire un corps humain de la tête aux pieds », confiait-il.

Il a été le premier Africain à rejoindre en 2013 l’Académie des Beaux-arts en tant que membre associé étranger.

Lire le compte-rendu : Ousmane Sow passe le pont des Arts, l’épée à la main

Ses sculptures monumentales de guerriers ont fait le tour du monde : figure majeure de l’art contemporain africain, le Sénégalais Ousmane Sow, décédé jeudi à l’âge de 81 ans à Dakar, a magnifié les grands peuples du continent noir.
Le grand public l’a découvert en 1999 lors d’une rétrospective sur le Pont des Arts à Paris. Ses guerriers Masaï du Kenya, ses lutteurs de l’ethnie Nouba du sud Soudan, ses Indiens d’Amérique, colosses figés dans le mouvement, au regard intense, attirent alors plus de trois millions de personnes.
« Jamais un gamin ne m’a demandé ce que mes sculptures voulaient dire. Je sculpte des hommes. J’ai tellement peur qu’on ne me comprenne pas, ou qu’on interprète mal ce que je dis, que je parle très directement. C’est la même chose en art », disait Ousmane Sow, du haut de son 1,93 m.
Né le 10 octobre 1935 à Dakar, le sculpteur n’a « jamais rêvé d’être un artiste », confiait-il en 2009 à l’AFP. « Peut-être cela a été une chance. J’ai fait ça par plaisir ».
A l’école, ce fils de comptable se plaisait à tailler de petites figurines dans des blocs de calcaire. Puis il s’est intéressé au fil de fer. Quand il part à 22 ans pour la France, il ne pense pas un instant à en faire un métier.
A Paris, Ousmane Sow a parfois faim et froid. Il fait tous les métiers, puis devient infirmier et finalement kinésithérapeute. Une formation qui lui confère une parfaite connaissance des muscles et de l’anatomie dont il ne cessera de se servir plus tard pour ses créations.

Après l’indépendance du Sénégal en 1960, Ousmane Sow revient s’installer dans son pays, avant de monter un cabinet à Montreuil, en banlieue parisienne. Il sculpte toujours pour son plaisir mais jusqu’à l’âge de 50 ans, détruit ses oeuvres, par manque de place notamment.
Un jour, un ami attire l’attention du Centre culturel français de Dakar sur ces sculptures et celui-ci lui consacre une exposition en 1987. Un succès, et le début d’une carrière fulgurante pour cet homme libre, qui n’a « jamais eu de patron ».
Ce « saut dans l’inconnu », il le représenta sur son épée lorsqu’il fut en 2013 le premier Africain à rejoindre l’Académie des Beaux-arts en tant que membre associé étranger.
La série des Nouba, inspirée par les photos de Leni Riefenstahl, est présentée à la Documenta de Kassel en 1992, marquant l’entrée d’Ousmane Sow dans la cour des grands artistes contemporains.
Trois ans plus tard, il expose au Palazzo Grassi, à l’occasion du centenaire de la Biennale de Venise.
Il poursuit son exploration des peuples africains avec « Les Masaï »« Les Zoulous », puis « Les Peuls », avant de s’intéresser aux Indiens d’Amérique à travers la mythique bataille de « Little Big Horn ».
Ses sculptures monumentales aux tons bruns-ocres, cet homme massif les crée à partir d’une mixture secrète, macérée pendant plusieurs années et appliquée sur des ossatures de fer, de paille et de jute. Toujours sans modèle.
« La kiné m’a libéré du corps parfait. Je peux me bander les yeux et faire un corps humain de la tête aux pieds », confiait le sculpteur, qui réalisait aussi des bronzes de ses oeuvres.
Ousmane Sow a aussi exploré la sculpture de grandes figures ayant marqué sa vie – Victor Hugo, de Gaulle, Mandela – et rêvait d’un « Musée des grands hommes ».
Au côté de ces personnalités, il voulait voir figurer son père, Moctar Sow, décédé en 1956. « Il m’a appris à avoir une énorme confiance en moi », disait-il.
Sa dernière oeuvre est une tête monumentale de 2 m de diamètre, commande de la République du Sénégal.
Ousmane Sow « emporte avec lui rêves et projets que son organisme trop fatigué n’a pas voulu suivre », a souligné sa famille, précisant qu’il avait fait ces derniers mois plusieurs séjours à l’hôpital à Paris et à Dakar.

La mort du sculpteur sénégalais Ousmane Sow, survenue jeudi à Dakar à l’âge de 81 ans, est « une très grosse perte pour la sculpture sénégalaise et africaine », a déclaré à l’AFP le ministre sénégalais de la Culture Mbagnick Ndiaye.
« C’est une très grosse perte pour la sculpture sénégalaise et africaine. Ousmane Sow a été un véritable ambassadeur de la culture » sénégalaise, affirmé M. Ndiaye, joint par téléphone à Abou Dhabi où il doit assister à une conférence internationale sur le patrimoine en péril vendredi et samedi.
« Les oeuvres d’art qu’il a exposées à travers le monde montrent qu’il était un géant de la culture. C’est une véritable perte », a poursuivi le ministre.
Selon sa famille, jointe par l’AFP depuis Paris, Ousmane Sow est décédé à l’Hôpital Principal de Dakar.
Il a « été très bien assisté médicalement », a-t-on simplement indiqué de même source, ajoutant: « Il emporte avec lui rêves et projets que son organisme trop fatigué n’a pas voulu suivre ».
Ousmane Sow était connu pour ses sculptures monumentales de guerriers qui ont fait le tour du monde. Le grand public l’a découvert en 1999 lors d’une rétrospective sur le Pont des Arts à Paris. Ses guerriers Masaï du Kenya, lutteurs de l’ethnie Nouba du sud Soudan, Indiens d’Amérique, colosses figés dans le mouvement, attirent alors plus de trois millions de personnes.
Né le 10 octobre 1935 à Dakar, il n’est devenu artiste qu’à 50 ans après avoir exercé comme kinésithérapeute en banlieue parisienne et au Sénégal. Sa connaissance des muscles et de l’anatomie lui servira pour ses créations. « Je peux me bander les yeux et faire un corps humain de la tête aux pieds », confiait-il.
Il a été le premier Africain à rejoindre en 2013 l’Académie des Beaux-arts française en tant que membre associé étranger.

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