Selon Donald Trump, les manifestants sont « incités par les médias » à défiler contre lui

 

Donald TRUMP - © Malick MBOW
Donald TRUMP – © Malick MBOW

De San Francisco à New York, des centaines de personnes se sont réunies pour le deuxième jour de suite, jeudi, afin de protester contre l’élection du magnat de l’immobilier.

Le Monde.fr avec AP et Reuters | 11.11.2016 à 01h19 • Mis à jour le 11.11.2016 à 17h29

 

De nouvelles manifestations ont eu lieu, jeudi 10 novembre, dans plusieurs grandes villes américaines, pour protester contre l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche. Les défilés ont concerné tout le pays, même s’ils étaient parfois plus clairsemés que la veille.

Pour la première fois, le président élu a réagi, sur Twitter :

« [Nous] venons d’avoir une élection présidentielle couronnée de succès et transparente. Et maintenant, des manifestants professionnels, incités par les médias, manifestent. Très injuste ! »

 

Just had a very open and successful presidential election. Now professional protesters, incited by the media, are protesting. Very unfair!

 

Les défilés ont commencé dès la matinée de jeudi. A San Francisco (Californie), plus de 1 000 étudiants ont fait l’école buissonnière dans le quartier financier de la ville en agitant des drapeaux arc-en-ciel représentant les communautés LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres), mais aussi des drapeaux mexicains et des pancartes hostiles au président élu.

« Emeute »

A Los Angeles (sud-ouest), des centaines d’étudiants ont défilé sur le campusde l’université UCLA en brandissant des pancartes où on lisait : « Dump Trump » (lâchez Trump) et « l’amour écrase la haine ». Puis, aux cris de « J’emmerde la suprématie blanche », « Ne déniez pas le réchauffement climatique » – en référence à la proposition de Donald trump de revenir sur l’accord de la COP21 – , plusieurs manifestants se sont dirigés vers la mairie.

 

Laurent Borredon @LaurentBorredon

Ils ont un peu du mal à rentrer chez eux… Malgré le côté anecdotique de la chose. #TrumpProtests #LA

 

Laurent Borredon @LaurentBorredon

Et au final, tt le mde repart vers City Hall: « My body, my choice », « fuck white supremacy », don’t deny global warming » #TrumpProtests #LA

 

 

 

Laurent Borredon @LaurentBorredon

Devant le City Hall. #TrumpProtests #LA

 

Le maire de Los Angeles, Eric Garcetti, a salué ces rassemblements, tout en appelant les manifestants à ne rien vandaliser et à ne pas s’aventurer sur les autoroutes. « Ce fut une élection traumatisante, a-t-il dit. Il y a beaucoup de divisions, beaucoup d’accusations des deux côtés, mais certaines choses qui ont été dites n’étaient pas partisanes, sur les femmes, sur nos frères et sœurs musulmans, sur les immigrants. »

Dans la soirée, un nouveau défilé a parcouru le centre-ville, tout comme à San Francisco, où une autoroute a été bloquée, à Oakland, également en Californie, et à Portland, dans l’Oregon. Dans cette dernière ville, la police a averti que la manifestation serait désormais considérée comme une « émeute », en raison de la généralisation d’un « comportement criminel et dangereux ».

 

Portland Police 

✔@PortlandPolice

Due to extensive criminal and dangerous behavior, protest is now considered a riot. Crowd has been advised.

 

A Los Angeles, les forces de police ont menotté plusieurs manifestants avant de les faire monter dans des bus.

 

Laurent Borredon @LaurentBorredon

Silence un peu irréel (enfin sauf l’hélico, hein). Les manifestants sont menottés et arrêtés dans le calme. #TrumpProtests #LA

 

Laurent Borredon @LaurentBorredon

Menottes en plastique dans le dos, les manifestants attendent de monter dans le bus #TrumpProtests #LApic.twitter.com/W9WiUdFG7j

 

Plusieurs centaines d’étudiants de l’université de l’Etat du Texas, à San Marcos, se sont aussi rassemblés sur le campus. Des défilés ont eu lieu à Baltimore (Maryland), Philadelphie (Pennsylvanie), Grand Rapids (Michigan), Chicago, devant la tour Trump de la ville, ou encore Minneapolis (Minnesota), où l’autoroute I94 a été bloquée pendant plusieurs heures. A Denver (Colorado), les manifestants ont été dispersés à l’aide de gaz lacrymogènes alors qu’ils occupaient l’autoroute I25.

« Ce n’est pas mon président ! »

A New York, une manifestation à Washington Square, dans Manhattan, a rassemblé plusieurs centaines de personnes. Une rangée de plots de béton a été installée pour mettre à distance les passants de la Trump Tower. Ce dispositif n’a toutefois pas empêché plusieurs dizaines de manifestants de se réunir à nouveau devant le bâtiment.

Lire aussi :   Des milliers de personnes défilent contre l’élection de Trump dans les villes américaines

La veille, des rassemblements anti-Trump avaient déjà rassemblé des milliers de personnes dans un grand nombre de métropoles et de villes universitaires. Les participants scandaient « Ce n’est pas mon président ! » et « Non à Trump ! », et dans certains cas, ils ont bloqué temporairement la circulation automobile.

Jeudi, plus de vingt personnes ont été arrêtées aux premières heures de la journée pour entrave à la circulation lors des manifestations qui se sont produites à Los Angeles et à Richmond (Virginie).

« Crétins de gauchistes »

Rudy Giuliani, ancien maire républicain de New York et partisan de Donald Trump – il est pressenti pour faire partie du futur cabinet du président élu –, a parlé de « tas d’enfants gâtés et de pleurnichards ».

« Les véritables crétins de gauchistes sur les campus, ce sont les profs, pas les étudiants, a-t-il ajouté, jeudi, sur la chaîne conservatrice Fox News. Aussi sont-ils d’autant plus influencés par les profs. (…) Qu’ils se calment, les choses ne vont pas aussi mal qu’ils le pensent ! »

Lire aussi :   « Not my president ! », ont scandé des milliers de manifestants devant la Trump Tower

A Washington, Barack Obama a fait savoir, jeudi, via son porte-parole, Josh Earnest, qu’il croyait au droit des Américains à protester pacifiquement contre l’élection de Donald Trump, mais qu’il souhaitait que les gens comprennent que « nous sommes américains et patriotes » avant d’être des démocrates ou des républicains.

Des appels à manifester ont été lancés également pour le week-end, mais aussi pour le 20 janvier, jour de l’investiture du nouveau président.

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