Afrique : 17 morts dans des manifestations anti-Kabila à Kinshasa

Par LEXPRESS.fr , publié le 19/09/2016

Joseph KABILA  © Malick MBOW
Joseph KABILA © Malick MBOW

afp.com/EDUARDO SOTERAS

Alors que doit se tenir l’élection présidentielle en décembre, la République Démocratique du Congo est le théâtre d’un regain de graves tensions politiques.

Face aux cris de « Kabila dégage! », scandés par de jeunes manifestants, les autorités congolaises ont perdu leurs nerfs. En quelques jours, plusieurs affrontements ont eu lieu à dans le pays entre civils et forces de l’ordre. À l’heure actuelle, le bilan est lourd: le ministère de l’Intérieur parle de 17 tués, dont 14 civils et 3 policiers.

#RDC #Kinshasa : police intervient et reflue, aller-retour sur Bvd triomphal. Gaz lacrymo pic.twitter.com/v8GrS1gTB5

— Sonia Rolley (@soniarolley) September 19, 2016

Le bilan a été confirmé à Jeune Afrique par le colonel Mwana Mputu, porte-parole de la police nationale congolaise. Il a également été confirmé par Lambert Mende, porte-parole du gouvernement, qui a vite fait état de plusieurs pillages et incendies criminels, tout en accusant l’opposition d’en être à l’origine. D’après Lambert Mende, plusieurs sièges de partis proches de la majorité présidentielle auraient été brûlés ou saccagés. Sur la principale esplanade de la capitale, le boulevard Triomphal, la police a fait usage de gaz lacrymogène.

Joseph Kabila tenté par un troisième mandat ?

À l’origine, les manifestants craignent que le président de la République Démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, ne brave la Constitution du pays en tentant de se présenter à un troisième mandat consécutif, allant ainsi au-delà des deux autorisés. Au pouvoir depuis 2001, réélu en 2011, le fils de Laurent-Désiré Kabila doit, officiellement, quitter la présidence au lendemain de l’élection du 19 décembre prochain. Mais le chef d’Etat entretient le flou sur sa volonté de se plier à cet engagement constitutionnel, exacerbant les tensions politiques à Kinshasa.

Ces tensions ne sont malheureusement pas inédites. D’après l’ONGHuman Rights Watch, le pays est en proie à une importante répression politique depuis 2 ans. Le Parlement européen, dans un communiqué du 23 juin dernier, a également fait part de sa préoccupation devant « l’escalade de la violence et l’alarmante situation humanitaire » de la RDC. Un pays sans cesse miné par les conflits ethniques et l’instabilité politique depuis la disparition du dictateur Mobutu Sese Seko, en 1997.

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